Ce n'est pas mon jour (PV Bailey et Chrysti)

Le vent tempêtait, une tempête de sable faisait rage, fracassant ainsi fenêtre et lumière qui avaient le malheur de se trouver sur son chemin. Trois hommes couraient dans la direction opposé de la tempête, fuyant ainsi le danger qu’elle était. Enfin, c’est ce qu’aurait pu penser un spectateur s’il avait vu la scène. La réalité était tout autre. Ces trois individus fuyaient un homme. Un homme dangereux qui dirigeait le sable, un homme si noir que les enfers n’en voulaient pas, un homme qui voulait leur mort. Absolument. Dans l’immédiat. Cet homme, marchant dans le cœur même de la tempête de sable sans même être blessé, c’est moi. Bailey Nasir, homme puissant, meurtrier et immensément riche. Chef des Seraphins. Eux? De simple Célestins, des pantins, mes proies. Les trois hommes qui me fuyaient savaient que leur vie était sérieusement en danger, après tout, j’étais une légende même chez eux. Pour le moment, je jouais avec eux, je leur faisais croire qu’il avait une chance de m’échapper…comme si c’était possible. L’un d’eux trébucha et se fit abandonner par ses amis. Un sourire sadique dut sans doute se dessiner sur mon visage, car il essaya de reculer tout en m’observant avec terreur. Crétin jusqu’au bout des ongles, il m’envoya une gerbe de feu dessus. J’ai alors éclaté de rire. Ce gamin de 17 ans n’avait jamais utilisé de la terre pour éteindre un feu? Il comprit son erreur lorsque sa flamme ne traversa même pas ma tempête. J’ai alors levé la main vers le ciel et un énorme bloc commença à se former en sable. Me concentrant particulièrement pour modifier le centre moléculaire de chaque grain de sable, le bloc devient de plus en plus dur. Je me suis alors approché du gamin et je lui ais dit d’une voix quelque peu cruelle :


-Tu m’enverras un message pour me dire si l’au-delà c’est joli!


Et j’ai envoyé mon charmant bloc de béton directement dessus. Il y eut d’immense et écœurant craquement d’os et des éclaboussements de sang. J’en reçu même une bonne dose sur mon veston blanc. L’enlevant lentement, j’ai regardé mon bloc de béton redevenir une petite montagne de sable, cachant à peine le visage défoncé de ma pauvre victime. Je lui ait lancé mon veston dessus tout en me disant que ce meurtre venait de me couter 3000$ de fringue! Par chance, ma chemise était noire! J’ai relevé mes manches et je suis partit, sans même un regard pour ce Célestin.


**Plus que deux à présents, le jeu continu** pensais-je en tournant le coin d’une rue.


Je ne dus pas être assez vigilent, car l’un de mes deux poursuivants restant me plaqua au sol et commença à m’étrangler. C’était le plus vieux, un type d’une cinquantaine d’année environs. Il était assit sur mon abdomen de sorte à être hors de porté de mes coups. Il avait tout planifié ce fumier! Je ne pouvais pas me laisser buter par un salopard de Célestin tout de même! Ce fut cette résolution qui me décida à agir. Un sourire goguenard sur les lèvres, je lui ais fait un clin d’œil avant de me laisser…glisser contre le sol et disparaitre dans une marre de poussière. L’inconnu poussa un hurlement de colère et ce fut la dernière chose qu’il fit avant que je ne lui plante une dague dans la nuque. Réajustant ma cravate comme il faut, je me suis dépêché de suivre la trace du dernier de mes ennemis. Ces salopards avaient osés voler mon argent pour le redonner aux pauvres….AUX PAUVRES! Mais qu’est-ce que ces culs terreux pouvaient faire de l’argent? Ils ne savaient sans doute même pas ce que c’était!


J’ai alors vu une silhouette se faire étrangler par ma troisième cible. Il avait donc si confiance en la capacité tueuse de ses amis pour avoir cessé de fuir de cette manière? Recouvert du sang de ses deux allier, je me suis tranquillement avancé vers lui, sans accorder un regard à la silhouette en détresse, et j’ai sifflé. Il s’est tournée juste à temps pour voir un immense pieux en gratine s’enfoncer dans son abdomen. C’était fini pour lui. Ils étaient morts et moi, j’avais gagné. Point. Je me suis quand même approché du cadavre et je lui ais flanqué un coup dans le ventre en lui disant :


-Tient, ça t’apprendra à essayer de voler les gens qui te sont supérieur!


Je me suis alors rappelé que j’avais une jeune femme derrière moi. Une jeune femme dont je venais vraisemblablement sauver la vie. Comme quoi, tout pouvait être possible…bon oui, j’avoue que ce n’était pas mon but premier ou même mon but second, mais il n’y avait que le résultat qui comptait non? Je me suis alors tournée vers elle pour voir qui il s’agissait et je me suis figée. La fille de Jimm, ici? Seule sans protection? À ma merci, offerte presque comme un présent? Depuis le temps que je rêvais de la détruire pour avoir son père, voilà qu’elle me facilitait la vie!


-Mais qu’est-ce que tu fais ici toi? Ton père ne t’a jamais apprit à ne pas te mélanger à la racaille Célestine? Lui demandais-je d’une voix sifflante et
froide.


Si elle devenait une Célestine, son père la suivrait sûrement…et m’abandonnerait sans doute. Cet homme que j’aimais plus que ma propre vie…Non, pour MON bien, elle devait disparaitre cette gamine!

Quoi! Son père était mort? Sans le montré, j’ai sentit une immense vague de panique me submerger. Jimm ne pouvait pas être mort, c’était impossible…mais bien sûr que c’était impossible! J’avais parlé à Jimm un peu plus tôt dans la journée au téléphone! Donc, cette gamine vadrouillait seule ignorant que son père était encore en vie. En plus, elle ignorait totalement qui j’étais, prouvant bien que Jimm et moi était en relation. Une petite flamme commença à brûler en moi et je sentais mon esprit bouillonner à toute vitesse. Voilà que cette gamine métallique m’offrait la chance de gagner là où mes hommes avaient lamentablement échoués. D’ailleurs, j’avais un endroit parfait pour elle. Lentement, j’ai mit ma main dans la poche de mon veston et j’ai retiré une plaque de policier. Je l’avais dérobé la veille à un policier qui me poursuivait. Je m’aperçus bien vite qu’elle se méfiait de moi. Voyons, cette gamine était plus tendue qu’un fil tendu entre deux poutres! Je lui aie montré la plaque de policier et j’ai prit ma voix la plus officielle pour lui dire :


-Je suis le Sergent Madisson de l’escouade 4-B qui patrouille les ruelles les plus malfamés de Withinghall. Par chance que je passais par ici en poursuivant ces malfaiteurs mademoiselle, sinon vous seriez déjà morte!


Ensuite, je dus faire un effort intense de concentration. Pas pour m’empêcher de la tuer, ça c’était assez facile, mais pour me souvenir de chaque détail de la vie de Jimm. Justement, le petit détail que je cherchais me revint en mémoire. Je pris une mine légèrement triste et lui dit :


-Je vous pris de m’excuser, mais…ne seriez-vous pas la sœur ou apparenté à Alisa Nelson….vous lui ressemblez tellement que je devais vous poser cette question. C’était une de mes bonnes amies…


Oui, je sais, c’est salop d’utiliser sa mère pour qu’elle me fasse confiance, mais ais-je déjà dis un jour que j’étais un homme d’une très grande moralité? J’étais près à tout pour obtenir ce que je désirais et ce que je désirais, c’était la présence de Jimm à mes côtés. Son absence était à cause de cette machine, alors c’est pour ça que j’avais fait exploser leur jolie maison…prenant soin de faire sauver mon scientifique des décombres.


-Si par chance, vous faites partit de la famille d’Alisa, peut-être seriez-vous en mesure de me signaler qui est le plus proche parent de Jimm Ginger. Nous l’avons retrouvé et il repose entre la vie et la mort dans la clinique policière de mon secteur. Il serait vraiment dommage pour ce brave homme qu’il ne meure seul, Rajoutais-je d’une voix terriblement triste, me disant que jamais Jimm ne mourrait seul.


Je l’en empêcherais. Il ne partirait pas le premier. Pas sans moi en tout cas.

Jimm n’avait jamais parlé de son ancienne femme à son grille-pain domestique? Chose passablement étrange, surtout vu qu’elle avait l’apparence physique de cette dernière. Masquant à peine mon total ennuie face à cette conversation trop proprette et gentillette, j’ai fourré mes mains dans mes poches sans faire attention au sang qu’elle avait dessus. Je la vit alors changer du tout au tout de comportement et la vit même reculer devant moi. Dieu que cette pathétique chose était insipidement…comment disait-on déjà? Ennuyante? Insipide? Terne? En tout cas, moi qui croyait être ébahit devant un robot aussi technologique qu’elle, je me retrouvais déçu. Pourtant, Jimm était un scientifique hors pair, il ne pouvait pas y avoir incrusté une personnalité aussi…enfantine et illogique de son plein gré! Ça me semblait peu probable! À entendre sa seconde phrase, j’en déduisis qu’elle me reconnu de l’attaque. Chose ÉRANGEMENT étonnante puisqu’on devait être plus d’une centaine d’hommes lors de cette ‘’Surprise’’ et que moi je m’étais spécialement investie comme mission de sauver Jimm pendant que mes hommes cherchaient à la détruire elle. Me massant légèrement l’entre sourcil pour me défaire mentalement de l’image de mes magnifiques mains autour de son cou métallique, j’ai dit d’une voix soudainement froide, mes yeux perdant leurs éclats de gentillesse :


-Pourquoi tu devrais me faire confiance? Parce que je viens de sauver ta vie contre tes merveilleux Célestins qui sont supposés être des modèles de civisme!


Cette gamine était crétine au point de croire que les Célestins étaient encore tous doux comme des agneaux? Ils venaient d’essayer de la tuer sans même se soucier de qui elle était. Ils étaient tous cinglés, c’était pour cette raison que je voulais les exterminer! Bon, elle aussi je voulais la détruire, mais c’était pour des raisons plus personnelles. Elle me demanda alors mon vrai nom, disant qu’elle savait que je mentais. Bha voyons! Comme si elle pouvait réellement le savoir! Après tout, elle ne me connaissait pas et j’étais un des meilleurs menteur que je connaissais, comment pourrait-elle le savoir?


-Je suis Bailey Nasir si tu tiens vraiment à le savoir, quant à ton père, on est de vieux amis, je te l’ai déjà dit. Je croyais que tu aurais aimé désirer te rendre jusqu’à lui avant qu’il décède, mais je me suis trompé alors, adieu et tâche de ne pas te faire tuer! lui dis-je en lui tournant le dos et en commençant à marcher dans la direction d’où je venais.