Sachez chercher chez moi la sagesse insoumise -Bailey Nasir-

Mon Histoire

«Je sais que mon destin dépassera les âges»

J’ai toujours été seul, et ce, du plus loin que je me souvienne. Théoriquement, je devrais avoir des parents, mais je ne les ais même jamais vu. Je crois qu’ils m’ont abandonné sur le perron d’une vieille église, le lendemain de ma naissance. Soit ils espéraient que je me fasse recueillir soit ils espéraient que la nuit ne me tue. Personnellement, j’opterais pour la deuxième option. Sérieusement, qui fait confiance à un religieux de nos jours? Existent-ils encore de toute façon? Je ne sais pas, je ne suis jamais entré dans une église ou lieu sacré. Eh non! Avant de mourir de froid, une femme me ramassa et alla me porter dans un orphelinat crasseux, jugeant que me laisser là soulagerait sans doute sa conscience. Si vous croyez que les orphelinats sont des endroits géniales pour des enfants, détrompés vous tout de suite, c’est l’horreur. Aucun amour, seulement un règne de terreur. Ce fut sans doute pour cette raison que j’ai réussi à m’y enfuir l’année de mes 6 ans. À partir de ce moment, j’ai vécu dans les ruelles sombres, comptant que sur moi-même pour survivre. Un enfant ordinaire n’aurait sans doute pas survécu bien longtemps, mais il faut dire que j’ai toujours été rusé et débrouillard. Ça ne me prit pas beaucoup de temps avant de découvrir qu’un rat était meilleur crue que chaud et que les pelures de patate trouvées dans les poubelles pouvaient me rendre malade. Un mois après m’être enfuit de l’orphelinat, je tuais mon premier rat directement par moi-même, avec un morceau de métal tranchant que j’avais trouvé dans une poubelle. J’ai donc grandit dans les rues, devenant de plus en plus rusés, de plus en plus stratégique, mais également de plus en plus en colère contre cette société qui ne faisait rien pour aider les gens. J’étais furieux contre toutes ces familles joyeuses qui passaient près de moi les journées de grands soleils en fait, j’étais dégouté de la vie.


Bien vite, j’ai commencé à voler pour vivre. Voler pour manger, mais également voler pour pratiquer ma dextérité et ma vitesse. Je savais à quoi mon avenir était réservé et il n’était pas question que je finisse pauvre. Les banques m’obsédaient déjà. C’étaient mon résultat final, mon graal. J’ai découvert mes facultés assez tard, me fiant beaucoup plus sur mes sens que sur l’environnement qui m’entourait pour survivre. Je croyais être un oublié, un sans faculté, qui essayait de survivre dans ce monde devenu trop hostile pour les humains normaux. Un soir, alors que je cherchais un moyen de faire rapidement de l’argent pour pouvoir m’acheter un blouson en cuir, j’ai rencontré un alcoolique ivre dans une ruelle. Comment ais-je su qu’il était ivre? Il parlait seul, empestait le vomi et la bière et serrait une bouteille de vodka contre son cœur comme si c’était elle qui le maintenait en vie. Il faut dire que j’ai été un peu idiot pour ce coup, mais l’homme devant moi paraissait si pathétique et si nonchalant que lui voler son portefeuille me paraissait facile. Je n’avais pas imaginé que c’était peut-être une tactique pour que les jeunes crétins se laissent berner…ce qui bien sûr fut le cas. À la seconde où je fus un peu trop près de lui, il me sauta dessus et m’envoya valser contre le mur opposé. Assommé, je lui ais envoyé mon poing au visage, mais rien à faire, il était plus fort que moi. Au moment où il approcha la lame de son couteau de mon visage, j’ai commencé à paniquer. Je pensais seulement : ‘’Qu’il meurt se salopard! Qu’il s’étouffe avec sa propre salive!’’ et c’est à ce moment-là que je pris inconsciemment le dessus. L’homme commença à s’étouffer et porta la main à sa gorge. Son visage devint de plus en plus violacé et ses yeux s’exorbitèrent de plus en plus. Moi, couché sur le sol, je souriais comme un enfant. Je savais que c’était moi qui lui causais toute cette misère. Je le sentais en moi, comme si on venait d’allumer dans mon ventre un feu que l’on ne pouvait éteindre. Avais-je le pouvoir de faire suffoquer les gens simplement en les regardant? Non, c’est encore mieux je trouve. Bien vite, deux rivières de sable commencèrent à sortir des narines de l’homme sans qu’on ne sache d’où venait toute cette poussière. Pour pouvoir respirer, il ouvrit la bouche, mais porta immédiatement les mains à son cou. Pourquoi? Parce qu’un flot de sable commençait également à s’écouler de ses lèvres le privant d’oxygène pour de bon. Son corps devint flasque et commença à être couvert de spasme. Moi, je le regardais se tordre de douleur, un sourire sur les lèvres. Qui a dit que c’était difficile de voir quelqu’un souffrir? Bientôt, de petits grains de sable commencèrent à sortir lentement des yeux de l’homme. Il se recroquevilla en position fœtal et commença essaya d’hurler…ce qui malheureusement, ne fit que réduire le peu d’oxygène qu’il avait réussit à accumulé. Il mourut aussi pathétiquement que cela. Toujours souriant, je me suis penché vers lui et son corps putride, il faut dire que ses sphincters s’étaient allégrement relâchés, et je lui ais volé son portefeuille avant de m’enfuir dans…un tourbillon de sable.


À partir de ce moment, j’ai commencé à m’entrainer à contrôler efficacement cette faculté. Cela ne me prit pas longtemps avant de découvrir que j’étais doué. Après tout, existe-t-il quelque chose d’aussi insaisissable et malléable que le sable? Âgé de 22 ans, je maitrisais pleinement ce nouveau pouvoir. Certain aurait pu croire que j’allais cesser de tuer, maintenant que la vie semblait me sourire, mais non, ce fut le contraire. Apporter la mort à tous ses gens me faisaient sentir puissant et en vie. Qu’ils payent tous, oh oui, qu’ils payent pour toutes ces années de souffrance que j’ai dut endurées lorsque j’étais un enfant! Je tuais, lentement et toujours en apportant le plus de souffrance possible chez mes victimes. En plus, voler des banques devenait de plus en plus facile pour moi. Essayez d’empêcher du sable de s’enfuir simplement pour voir si c’est possible. Plus les semaines et les mois défilèrent, plus je devins reconnu pour mes exploits. Rapidement, j’ai pu déménager à Withingall, ville dont je n’avais jamais fait partit auparavant et bien vite, je pus me hisser au rôle de magistrat des Séraphins.


Aujourd’hui, j’ai tout ce que j’ai toujours voulu : Je suis crains par tout le monde, je suis riche, j’ai le pouvoir. Je tue pour mon plaisir et profite de ma vie sans me soucier de quoi que ce soit. Pour moi, il n’y a que le plaisir et le pouvoir qui compte. Qui sait, peut-être qu’un jour nos destinés s’entrecroiseront? J’espère pour vous que non, car il se pourrait que vous ne vous en sortiez pas vivant.